Collectivités

La situation hydrologique du Puy-de-Dôme se dégrade

situation hydrologique

La situation hydrologique du département ne s’améliore pas. Alors qu’un précédent arrêté avait été pris le 11 août dernier, un nouveau vient d’entrer en rigueur.

Cet arrêté interdit toute utilisation de l’eau potable entre 8 heures et 20 heures hors consommation courante. Ainsi, à part pour l’alimentation en eau potable de la population, la santé, la salubrité publique et la sécurité civile, l’utilisation de l’eau est strictement interdite.

Il est donc impossible de laver sa voiture, arrêter des fontaines, arroser les plantes, les espaces verts, les greens de golf, les terrains de sport, les voiries (hors cas exceptionnels) ou encore remplir les piscines.

Les principales « victimes » de cette situation sont les agriculteurs et les collectivités.

Deux zones en niveau « alerte renforcée » et « crise »

Tout le département du Puy-de-Dôme n’est pas logé à la même enseigne. Alors que la zone autour de la Sioule est revenue à la « normale », c’est à dire au niveau de restriction du reste du département, la zone Dore et Cher amont ont un niveau encore plus élevé de restriction.

Le bassin versant de la Sioule bénéficie de l’eau du barrage des Fades-Besserve. Cette partie des Combrailles est donc en « alerte renforcée pour les usages de l’eau à partir des réseaux d’eau potable », alors que 77 communes, dont Thiers et Ambert, sont en « alerte renforcée pour les prélèvements ».

Concrètement, en plus des restrictions en vigueur sur l’ensemble du territoire départemental, la zone Livradois-Forez, des mesures de limitation des prélèvements et d’évitement des pollutions par sous-bassin concerné sont mise sen place, comme le stipule l’arrêté préfectoral.

Ainsi, le remplissage des plans d’eau, d’étangs ou de citernes est interdit ainsi que la vidange des plans d’eau et des étangs de cette zone.

Tous les autres prélèvements dans le milieu naturel (cours d’eau, plans d’eau, et nappes) sont interdits de 8 heures à 20 heures, sauf pour les prélèvements permettant d’alimenter la population en eau potable et assurer les missions de maraîchage et d’horticulture donnant lieu à une irrigation au goutte-à-goutte, pour les réserves constituées (avant l’alerte), pour la salubrité (abreuvement du bétail, pisciculture), etc.

L’idée est de ne pas gaspiller l’eau potable inutilement, tout en maintenant la consommation indispensable.

Mais la zone la plus durement touchée par la restriction est le bassin du Cher amont.

Un vaste territoire de 17 communes entre l’Allier, la Creuse et le Puy-de-Dôme est au niveau « crise », soit le plus élevé possible.

« Il est interdit d’utiliser l’eau potable pour d’autres usages que l’alimentation en eau potable de la population, la santé, la salubrité publique et la sécurité publique » dit l’arrêté.

Au niveau des prélèvements d’eau, tout est suspendu à l’exception de ceux répondant aux exigences de la santé, la salubrité publique et la sécurité civile.

Ces mesures « extrêmes » ont été prises après que les services de l’État, qui suivent quotidiennement les débits d’eau, aient constaté un niveau extrêmement bas aux stations hydrométriques de référence.

De plus, les conditions et prévisions météorologiques ne prévoient pas de pluviométrie forte dans les prochains jours.

Il existe des solutions

Pour pallier au problème, du moins en partie, il existe une solution largement accessible, notamment pour les maraîchers, les agriculteurs, ainsi que les collectivités.

Il s’agit d’améliorer le matériel d’irrigation, changer les pratiques d’arrosage ou encore opter pour un type de culture moins consommatrice.

Mais il existe une solution encore plus efficace, comme nous l’explique un technicien du groupe FP installé à Renaison dans la Loire, à la limite de l’Allier :

 » Si vous voulez continuer à arroser vos cultures, votre jardin, optez pour une citerne béton. C’est à la fois économique et écologique. »

Ce système convient principalement pour les eaux non potables, et cela doit apparaître clairement.

 » Attention, la récupération et l’utilisation de l’eau de pluie sont soumises à la législation en France (l’arrêté du 21 août 2008, publié au JO n° 0201 du 29 août 2008) parce qu’elles ne respectent pas les limites de qualité réglementaires définies pour l’eau potable et peuvent contenir des micro-organismes pathogènes » prévient notre expert.

Installer un système de cuve, c’est l’assurance pour les professionnels de pouvoir continuer librement leur activité.

Avec des tailles allant de 2000 à 20 000 litres, « de nombreux accessoires disponibles qui permettent notamment l’installation de ce type de cuve béton en récupération d’eau de pluie avec filtration intégrée, pompes, sondes de niveau, traitement UV… etc. », c’est accessible au plus grand nombre.

Le Puy-de-Dôme, pas le seul département touché

Le département du Puy-de-Dôme n’est pas le seul à être touché par ces restrictions d’eau. La région du Grand Est, des Pays de la Loire, le nord de l’Occitanie, et également l’Auvergne-Rhône-Alpes (sauf la Savoie) sont également concernées.

Un coup dur pour « Le château d’eau de la France », comme on appelle le Massif central.

Une situation plutôt paradoxale pour une région qui compte des marques comme la Volvic, le Mont-Dore, la Saint-Yorre, Vichy-Célestin et bien d’autres, sur son territoire.

Pour information, il existe 4 niveaux de restriction d’eau :

  • Vigilance : Information et incitation des particuliers et des professionnels à faire des économies d’eau.
  • Alerte : Réduction des prélèvements à des fins agricoles inférieure à 50 % (ou interdiction jusqu’à 3 jours par semaine), mesures d’interdiction de manœuvre de vanne, d’activité nautique, interdiction à certaines heures d’arroser les jardins, espaces verts, golfs, de laver sa voiture,etc.
  • Alerte renforcée : Réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50 % (ou interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine), limitation plus forte des prélèvements pour l’arrosage des jardins, espaces verts, golfs, lavage des voitures,etc. jusqu’à l’interdiction de certains prélèvements.
  • Crise : Arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité).

Source : Propluvia

On peut noter que dans le 63, ce sont les deux niveaux les plus élevés qui sont mis en place par la préfecture de Clermont-Ferrand.

Cet arrêté est valable jusqu’au 30 octobre prochain, sauf cas exceptionnel.

Pour les contrevenants, ils risquent jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 75000 euros d’amende.

*Les communes concernées par les restrictions de prélèvement
Sur le bassin versant du Cher : Ars-les-Favets ; Cellette ; Crouzille ; Pionsat ; Quartier ; Roche-d’Agoux ; Saint-Hilaire ; Saint-Maigner ; Saint-Maurice-près-Pionsat ; Vergheas ; Virlet

**Sur le bassin versant de la Dore : Ambert ; Arconsat ; Arlanc ; Aubusson-d’Auvergne ; Augerolles ; Auzelles ; Baffie ; Bertignat ; Beurières ; Brugeron ; Ceilloux ; Celles-sur-Durolle ; Chabrloche ; Chambon-sur-Dolore ; Champétières ; Chapelle-Agnon ; Châteldon ; Chaumont-le-Bourg ; Courpière ; Cunlhat ; Domaize ; Doranges ; Dorat ; Dore-l’Église ; Escoutoux ; Estandeuil ; Forie ; Fournols ; Grandif ; Grandval ; Job ; Marat ; Marsac-en-Livradois ; Mayres ; Monestier ; Monnerie-le-Montel ; Néronde-sur-Dore ; Noalhat ; Novacelles ; Olliergues ; Olmet ; Orléat ; Palladuc ; Paslières ; Peschadoires ; Puy-Guillaume ; Reanaudie ; Ris ; Sainte-Agathe ; Saint-Alyre-d’Arlanc ; Saint-Bonnet-le-Bourg ; Saint-Bonnet-le-Chastel ; Saint-Dier-d’Auvergne ; Saint-Éloy-la-Glacière ; Saint-Ferréol-des-Côtes ; Saint-Flour ; Saint-Gervais-sur-Meymont ; Saint-Jean-d’Heurs ; Saint-Jean-des-Ollières ; Saint-Just ; Saint-Martin-des-Olmes ; Saint-Pierre-la-Bourlhonne ; Saint-Rémy-sur-Durolle ; Saint-Sauveur-la-Sagne ; Saint-Victor-Montvianeix ; Sauviat ; Sermentizon ; Thiers ; Thiolières ; Tours-sur-Meymont ; Trézioux ; Valcivières ; Vertolaye ; Viscomtat ; Vollore-Montagne ; Vollore-Ville.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.